HERPES

HERPES

Définition
L’herpès est une virose cutanéo-muqueuse très fréquente et habituellement bénigne qui pose surtout le problème des récurrences (récidives).
Il est du à herpès simplex virus (HSV) dont on distingue 2 types antigéniques HSV I (lésions de la partie supérieure du corps, visage généralement) et HSV II (infectant la région génitale, maladie sexuellement transmissible).

Dans le groupe des herpès virus, il y a HSV, le virus de la varicelle et du zona (VZV), le virus d’Epstein Barr (VEB), le cytomégalovirus, les autres virus herpétiques humains HHV 6, 7,8, HHV8 étant l’agent étiologique de la maladie de Kaposi.
CLINIQUE
La primo-infection herpétique, 1er contact avec le virus, est le plus souvent inapparente. HSV va rester quiescent dans un ganglion nerveux, mais, à tout moment, sous diverses influences, il peut réapparaître et provoquer des lésions: c’est l’herpès récurrent.

A- Primo-infection : Les tableaux cliniques occasionnés sont en général bénins.
1- Gingivo-stomatite aigue
Due à HSV I, elle survient chez l’enfant en bas âge et donne, dans un contexte fébrile et de malaise, des vésicules rapidement remplacées par des érosions à groupement polycyclique, sur une muqueuse rouge et tuméfiée. Des douleurs et des adénopathies complètent le tableau. La guérison se fait en 10 jours environ.
2- Herpès cutané : siégeant de préférence à la face, il se présente sous forme d’un bouquet de vésicules ayant le même aspect que l’herpès récurrent.
3- Herpès oculaire : Il est plus rare et se traduit par une kérato-conjonctivite unilatérale avec oedème conjonctival et érosions post-vésiculeuses. L’atteinte cornéenne est superficielle et guérit habituellement sans séquelles.
4- Primo-infection génitale : Due à HSV Il, c’est l’une des plus fréquentes des MST.
a- Chez la femme : vulvo-vaginite aigue, très douloureuse, avec fièvre et malaise, vésicules rapidement remplacées par des érosions parfois aphtoides sur une muqueuse oedématiée, adénopathies. L’examen profond est pratiquement impossible. La guérison se fait en 2 à 3 semaines.
b- Chez l’homme : la maladie est moins bruyante et l’aspect est celui d’une récurrence sur le fourreau ou le gland.
5- Primo-infections graves
Ces herpès surviennent chez des immunodéprimés ou chez des NNés contamines lors de l’accouchement.
L’herpès peut être généralisé et nécrotique, et il y a des atteintes viscérales associées (poumons, foie, système nerveux central...) qui conditionnent le pronostic.
La pustulose varioliforme de kaposi-juliusberg est la surinfection de l’eczéma atopique par le virus de l’herpès.
B- Herpès récurrent
La majorité des humains portent le virus à l’état latent, mais environ 10% des sujets font des récurrences à la suite de facteurs déclenchants connus : fièvre, infections, règles, rapports sexuels, soleil, stress...
Certaines personnes sont ainsi très perturbées par les récurrences qui surviennent toujours au même endroit.
Une sensation de cuisson ou un prurit précédent de quelques heures une tache érythémateuse qui se couvre rapidement de vésicules groupées en bouquet dont le contenu devient trouble puis qui se dessèchent.
La guérison : se fait en 1 semaine sans laisser de cicatrices et l’adénopathie accompagnatrice régresse plus lentement.
Siege : herpès labial, herpès génital, kératite herpétique dont la répétition peut laisser des séquelles sur la vision, etc.
DIAGNOSTIC
La clinique est suffisante pour poser le diagnostic. Il est rare de recourir à des examens complémentaires :
Cytodiagnostic du frottis du plancher de la vésicule (dégénérescence, ballonisante de Unna - cellules épithéliales gonflées par l’œdème, noyaux monstrueux - propre à toutes les infections à herpès virus);
Immunofluorescence par anticorps monoclonaux, plus fiable et plus spécifique; isolement du virus par culture.
La recherche d’anticorps sériques est de peu d’intérêt.

Le diagnostic différentiel se pose :
a- En cas de gengivo-stomatite, avec les autres causes d’érosion buccale (syndrome pied - main - bouche, herpangine, syndrome de Stevens-Johnson...)
b- En cas d’herpès cutané de topographie radiculaire, avec le zona, l’impétigo...
c- En cas d’herpès génital, avec les autres causes d’ulcérations génitale (syphilis, chancre mou...) sans oublier que l’herpès peut être une porte d’entrée pour une autre MST, entre autres le virus de l’immunodéficience humaine.
 TRAITEMENT

Habituellement, on n’utilise que des antiseptiques locaux. Seules les primo-infections graves et l’herpès récurrent invalidant nécessitent un traitement par voie intra-veineuse, orale ou locale en crème, C’est la chimiothérapie de choix malgré son coût élevé.

a- Herpès récurrent : Aciclovir en crème donné dés les 1ers signes, 5 fois par jour pendant 5 jours. Il réduit la durée des poussées.
L’aciclovir oral est utilisé dans les formes invalidantes par leur répétition ou dans les états d’immunodépression à titre préventif, à raison de 200 mg 5 fois par jour.

b- Herpès graves : traitement en milieu hospitalier par l’aciclovir intraveineux, 5 mg/kg 3 fois par jour. La surinfection justifie l’emploi des antibiotiques associés par antiseptiques.