LES CATARACTES

LES CATARACTES


I – EXAMEN DU CRISTALLIN :

Le cristallin est enveloppé dans une capsule, dont seule la face antérieure est dotée d’un épithélium qui est sous-capsulaire. C’est à partir de ce dernier que se forment les fibres de la substance cristallinienne. La formation de ces fibres continue indéfiniment et les fibres vieillies parvenues au centre du cristallin constitue une région plus dense que l’on appelle le noyau.
On distingue sur un cristallin normal, sur une coupe sagittale et depuis le centre :

Un noyau fœtal, caractérisé par l’existence d’une suture antérieur en Y droit, une suture postérieur en Y renversé, ces sutures constituant le lieu d’insertion des fibres cristalliniennes.
Un noyau embryonnaire
Le noyau de l’adulte, les couches corticales et la capsule.
Cette connaissance permet une localisation topographique précise des opacités cristalliniennes, et donc souvent d’apprécier leur date de survenue.

II – LES CATARACTES :

1/ Définition :

La cataracte est l’opacification du cristallin, elle est très variable dans son importance.
Le symptôme essentiel est la vision trouble sans phénomènes douloureux.
On peut définir trois grands types de cataractes : corticales, nucléaires et sous-capsulaires, (les différentes atteintes peuvent ou non être associées).
Au niveau du cortex il s’agit de lésions de nécrose dégénérative pouvant évoluer vers la liquéfaction complète.
Au niveau du noyau c’est une image de sclérose sans aucun processus cellulaire anormal.
Au niveau de l’épithélium sous-capsulaire se produisent des phénomènes de multiplication cellulaire réactionnelle en regard d’un agent inflammatoires ou traumatique.

2/ Les cataractes congénitales néonatales :

Fréquentes, mais n’entrainent habituellement pas de troubles de la vision.
La plupart sont bilatérales et d’origine génétique.
Elles peuvent être secondaires à une rubéole maternelle pendant les trois premiers mois de la grossesse. Ce type de cataracte entraine une baisse importante de la vision.

On distingue :

Les cataractes zonulaires :
Il s’agit d’une petite opacité portant sur le noyau fœtal.
Le noyau embryonnaire au centre et les couches périphériques restent transparentes.
Il persiste alors une certaine acuité visuelle. Celle-ci reste compatible avec une vision quasi-normale jusqu’à l’âge scolaire, ou surviennent les difficultés à la lecture.

Les cataractes nucléaires :
L’opacité porte uniquement sur le noyau embryonnaire
Cette opacité centrale est souvent compatible avec une bonne acuité.
Ces malades sont particulièrement gênés par la lumière qui provoque un myosis.

Les cataractes totales :
Dés la naissance, la pupille apparait occupée par une masse blanchâtre.
Le globe peut être normal ou microphtalmie.
Le plus souvent, en quelques mois, apparait un nystagmus.

Diagnostic différentiel :

En cas de pupille blanche, le diagnostic différentiel doit se faire surtout avec le rétinoblastome, et la fibroplasie  rétrolentale.
L’intérêt d’un examen échographique B devant une cataracte congénitale.

Traitement :

Il s’agit avant tout de prévenir la constitution d’une amblyopie sur un œil porteur d’un cristallin opaque.
Le traitement est chirurgical, extraction extra-capsulaire du cristallin avec implantation postérieure.

3/ Cataracte de l’adulte :

Elles sont les plus fréquentes. On parle de cataracte pré-sénile avant 65ans, et au-delà de cet âge, de cataracte sénile.
Sur le plan fonctionnel, il s’agit d’un trouble visuel fréquemment associé à des phénomènes d’éblouissement.
L’examen à la lampe à fente, et après dilatation pupillaire permet de distinguer plusieurs formes de cataractes :


Les cataractes corticales :

Les plus fréquentes, sont caractérisées par le fait que l’opacification débute au niveau du cortex du cristallin, sous forme de petites taches blanches triangulaires à base équatoriale et radiaires. Le centre du cristallin est le siège de modifications séniles qui altèrent peu sa transparence.
La totalité du cristallin s’opacifie ultérieurement, puis il augmente de volume et blanchit, devenant visible à l’œil nu. On dit que la cataracte est mure. Les protéines du cortex peuvent se liquéfier et le noyau apparait jaune ambré, on parle de cataracte morgagnienne.

Complications :
Le gonflement du cristallin (intumescence) peut finir par bloquer le passage de l’humeur aqueuse au travers de la pupille et déterminer un glaucome subaigu, ce qui implique l’extraction urgente du cristallin.$

Les protéines cristalliniennes peuvent traverser la capsule devenue anormalement perméable et aller bloquer l’écoulement de l’humeur aqueuse dans l’angle irido-cornéen, entrainant un glaucome phakolytique. Elles peuvent aussi donner lieu à une réaction inflammatoire de l’uvée antérieure et entrainer une uvéite phakoanaphylactique.

Les cataractes nucléaires :
Seul le noyau est opacifié. Retrouvées chez les malades plus âgés et myopes.
Ces malades préfèrent l’éclairage peu intense et la pénombre, car leur vision meilleure.
Le cristallin prend une teinte ambrée, puis brun rougeâtre et peut même s’opacifier totalement en devenant noir.

Les cataractes sous-capsulaires postérieures :
Elles sont très vite gênantes, et amènent les patients à consulter précocement. Devant ce type de cataracte, il faudra rechercher une notion d’hypertension artérielle.

4/ Les cataractes endocriniennes :

Elles sont en général bilatérales.
Les cataractes diabétiques :
Réalise une cataracte sous capsulaire antérieure et postérieure, caractérisée par son aspect et son évolution rapide.
Les cataractes de la tétanie :
La tétanie est due à une perturbation du métabolisme phosphocalcique avec, en particulier hypocalcémie, peut être secondaire à un traitement de radiothérapie cervicale ou aux lésions parathyroïdiennes compliquant une thyroïdectomie, ou bien encore idiopathique (spasmophilie infantile à répétition, tétanie à forme chronique chez l’adulte)
Cataracte de type endocrinienne sous capsulaire antérieure et postérieure.
5/ Les cataractes traumatiques :

Celle-ci est due soit à un corps étranger, soit à une contusion du globe, soit par perforation.
Les cataractes contusives entrainant une cataracte sous forme d’une opacité de type étoilé avec des fines ramifications, localisée aux couches postérieures du cristallin.

6/ Les cataractes compliquées :

C’est une cataracte qui complique une affection locale : les uvéites de tous types, la myopie forte, le syndrome de Fuchs, le glaucome, la cataracte de la chirurgie du décollement de rétine.

7/ Les cataractes toxiques :

Les cataractes par corticothérapie prolongée entrainant une cataracte de type cortical postérieur.

8/ Les cataractes par agent physique :

Cataracte par radiation ionisante et cataracte par la chaleur par exemple, entrainant une cataracte de type postérieur.

9/ Les cataractes aigues non traumatique :

Les diabétiques peuvent présenter des fluctuations brutales de l’acuité visuelle du fait des modifications du cristallin.
Une augmentation brutale de la glycémie entraine une élévation importante de glucose dans l’humeur aqueuse et dans le cristallin.
Dans le cristallin, le glucose est transformé en sorbitol par l’aldose réductase.
Des taux élevés de sorbitol entrainant une hydratation osmotique du cristallin.
Lorsque l’eau est attirée dans le cristallin, cela entraine un gonflement et une myopisation de l’œil avec diminution de la transparence cristallinienne, qui entraine une modification de la vision.
La myopisation ainsi que la perte de transparence sont réversibles avec un contrôle satisfaisant de la glycémie.

10/ Traitement des cataractes :

Le traitement des cataractes est chirurgical, qui consiste à l’extraction extra-capsulaire du cristallin avec implantation postérieure.

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