ULCERES DE JAMBE

ULCERES DE JAMBE
1- DEFINITION
C’est une perte de substance dermo-épidermique, sans tendance spontanée à la cicatrisation, survenant le plus souvent sur insuffisance veineuse chronique ou plus rarement sur insuffisance artérielle.
2- CLINIQUE
Après un interrogatoire qui précisera les antécédents personnels (chirurgicaux, grossesses, profession station debout...), familiaux (familles à varices), l’histoire de l’ulcère (durée d’évolution, traitement et résultats, récidives),
A- L’examen clinique cherchera les caractères de l’ulcère :

a- Siège : région sus-malléolaire interne du 1/3 inférieure de la jambe est la plus touchée et oriente vers une étiologie veineuse.
b- Taille sa mesure permet de suivre l’évolution.
c- Fond:
Un fond propre, bourgeonnant, rouge, saignant facilement est en faveur d’une cicatrisation rapide.
Un fond atone d’aspect vernissé : mauvaise cicatrisation. Ulcère surinfecté, recouvert par une pellicule jaunâtre ou verdâtre (pyocyanique).
Ulcère suintant sensibilisation à un topique.
d- Bords : comme le fond, ils donnent une idée sur le processus de cicatrisation : bords durs, calleux...
Examen des téguments péri-ulcéreux se fera à la recherche d’une detmo-épidermite microbienne, d’un eczéma, d’une dermite ocre, d’une atrophie blanche de Milian, de capillarité thrombosante. L’état de l’hypoderme doit être aussi apprécié : hypodermite inflammatoire aigué, hypodermite sclérodermiforme...
Un examen clinique général est complété par des Investigations pour juger des atteintes musculaires ou ostéo-articulaires éventuelles, pour apprécier l’état veineux et artériel et pour chercher une tare viscérale associée.
3- DIAGNOSTIC : La clinique pose le diagnostic et oriente vers l’étiologie.
1- Ulcère variqueux : principale cause, surtout chez la femme, il apparaît assez souvent après un traumatisme. Il siège principalement dans la région sus-malléolaire interne.
2- Ulcère post-phlébitique : il survient quelques années après une phlébite.
3- Ulcère artéritique : il est profond, de petite taille et très douloureux. Il est plus bas situé que l’ulcère variqueux. La notion d’une claudication intermittente et la palpation des pouls qui sont diminués ou abolis orientent le diagnostic. Des facteurs de risque vasculaire sont recherchés : diabète, tabagisme, hyperlipémie...
4- Autres causes vasculaires
Angiodermites nécrotiques : ulcères à début brusque après un traumatisme, très douloureux, extensifs, bilatéraux, laissant place à des escarres.
Ulcères par anévrismes artério-veineux : malformations vasculaires dans le cadre d’un syndrome de Klippel-Trenaunay (angiome plan, angiodysplasie vasculaire, hypertrophie d’un membre).
5- Causes plus rares
Infections : ecthyma, ostéomyélite, mycobactériose, gommes...
Tumeurs diverses.
Hémopathies : drépanocytose, anémie hémolytique chronique...
Génétiques: syndrome de Klinefelter
4- TRAITEMENT

A - Traitement symptomatique local vise à désinfecter et déterger l’ulcère.
• Bains au permanganate de potassium au 1/10000 ou 1/20000 ou solution de Dakin ou eau oxygénée. Ceci permet d’enlever les dépôts fibrineux et purulents. On peut s’aider du bistouri après anesthésie.
• Pansements : ils sont changés tous les jours. Ils doivent être absorbants et non allergisants : tulles de vaseline ou imprégnés d’iode ou d’antibiotiques ou pansement occlusifs modernes plus onéreux.
• Quand l’ulcère est devenu propre et bourgeonnant, une greffe peut être réalisée pour raccourcir la durée de cicatrisation.
B - Traitement étiologique :
1- Ulcère veineux : repos membre surélevé, contention élastique, éveinage...
2- Ulcère artériel : traitement du diabète, de l’hyperlipémie, arrêt du tabac, correction de l’artériopathie...

Le traitement étiologique est essentiel et a pour but la cicatrisation rapide et aussi la prévention des récidives. Un ulcère invétéré, qui traîne peut être le lit d’une transformation en carcinome épidermoïde.

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