NEPHROPATHIES INTERTITIELLES

NEPHROPATHIES INTERTITIELLES

 DEFINITION :

A  l’état normal, l’interstitium est mince riche en tissu conjonctif, lâche, parcouru par les vaisseaux.
Il est présent dans la médullaire (entre les tubes), mais virtuel dans la corticale.
Les néphropathies interstitielles sont définies par une atteinte prédominante du tissu de soutien interstitiel du rein et souvent des tubes adjacents.
A l’état pathologique, l’intertitium peut être le siège d’œdème, de  fibrose ou d’une infiltration cellulaire.

SIGNES ET DIGNOSTIC :

La présentation clinique et la vitesse d’évolution sont extrêmement variables selon la cause.

Cependant, certaines caractéristiques sont plus spécifiques de l’atteinte interstitielle rénale :
l’absence de protéinurie significative et d’hypo-albuminémie,
l’absence d’hypertension artérielle sévère et d’œdèmes,
la présence d’une pyurie stérile ou d’une leucocyturie ou de cylindres leucocytaires,
une polyurie et une nycturie correspondant à des troubles de la concentration des urines,
d’autres anomalies : une acidose tubulaire,  hyperkaliémie,  perte de sel ou une ostéomalacie liée à l’inefficacité de la vitamine D.

CLASSIFICATION:


    N Interstitielle aigue    N Interstitielle  chronique      
NIC   Urologique    Pyélonéphrite  aigue    Pyélonéphrite  chronique      
NIC  non Urologique    - Infectieuse : Septicémie
-  Immunoallergique  :  ATB
AINS,  ranitidine,   anticonvulsivants
    - Médicaments : analgésiques, antinéoplasiques
lithium
-  Toxiques : plomb, cadmium, herbes chinoises
-  Métaboliques : hypokaliémie, hypercalcémie, hyper uricémie   

Les causes des néphropathies interstitielles sont très nombreuses de même que les mécanismes pathogéniques.
La fréquence des néphropathies interstitielles est probablement sous-estimée du fait de leur caractère pauci-symptomatique.
La néphropathie interstitielle représente 25 à 40 % selon les séries, l’origine géographique et le recrutement.

NEPHROPATHIE INTERSTITIELLE CHRONIQUE :

Néphropathie interstitielle chronique urologique :
Ces néphropathies  ont en commun :
La survenue d’infections urinaires récidivantes ;
Des signes ou des antécédents cliniques témoignant de l’atteinte de la voie excrétrice.

NIC par obstacle sur la voie excrétrice :
L’obstruction entraine la dilatation sus jacente de la voie excrétrice urinaire.
Les antécédents de douleurs lombaires et des hématuries macroscopiques sont évocateurs. 
L’insuffisance rénale chronique a une évolution lente avec souvent intervalle de dix ans ou plus entre sa découverte et l’institution du traitement dialytique.
HTA est peu sévère.
Ces néphropathies sont particulièrement fréquentes chez le aux âges extrêmes.
Chez l’enfant: les anomalies congénitales de la voie excrétrice.
 Chez le sujet âgé: l’hypertrophie prostatique. 
L’imagerie permet d’affirmer l’obstruction chronique, et dans la plupart des cas de mettre en évidence sa cause.
L’obstruction entraine la dilatation sus jacente de la voie excrétrice urinaire ainsi que l’hydronéphrose.
Certaines causes d’obstacle sur la voie excrétrice peuvent être radiologiquement ou echographiquement  manifestes: lithiase radio-opaque, sténose congénitale de la jonction pyélo-urétérale, maladie du col vésical.
Le traitement primordial est chirurgical.

NIC par reflux vésicorénal:
Il est défini comme la régurgitation de l’urine vésicale dans l’uretère et dans les cavités excrétrices intra rénales
C’est anomalie congéniale de la jonction urétéro-vésicale.
Le signe révélateur est l’infection urinaire.
Les germes les plus fréquemment responsables sont E. coli.
Le diagnostic repose sur la cystographie rétrograde, qui apporte la preuve directe du RVR : reflux du produit de contraste dans un ou dans les deux uretères, atteignant les cavités intrarénales.
Elle peut se compliquer d’une hypertension artérielle et d’insuffisance rénale chronique en cas d’atteinte bilatérale (c’est la cause principale d’HTA sévère de l’enfance) .
Le but du traitement est de stabiliser les lésions parenchymateuses interstitielles et ainsi de prévenir l’installation ou l’aggravation de l’HTA, et de l’insuffisance rénale et d’éviter la survenue d’accidents infectieux bactériemiques.

Néphropathie interstitielle chronique non urologique :

NEPHROPATHIE INTERSTITIELLE CHRONIQUE MEDICAMENTEUSE :
La prise au long cours :
D’analgésiques : Phénacétine, paracétamol, aspirine.
Sels de lithium
de façon plus brève de :
cis platine ou
 Carmustine va entrainer une NIC avec IRC.

NEPHROPATHIE INTERSTITIELLE METABOLIQUE :
Les hyperuraturies chroniques avec ou sans hyperuricémue (goutte) peuvent entrainer une s’accompagnent d’une réaction inflammatoire et d’une fibrose interstitielle, peuvent conduire L’IRC terminale.
Hypercalcémie chronique entraine des dépôts interstitiels réalisant à l’extrême une néphrocalcinose qui peut conduire à l’IRC.
Les hypokaliémies chroniques et profondes.
L’oxalose primaire et la cystinose sont des maladies métaboliques héréditaires.

NEPHROPATHIE INTERSTITIELLE TOXIQUE :
Les intoxications chroniques au plomb et au cadmium.

NEPHROPATHIE INTERSTITIELLE HEMATOLOGIQUE :
Drépanocytose,
néphropathie de dépôts de chaînes légères d’immunoglobulines,
amylose

NEPHROPATHIE INTERSTITIELLE IMMUNITAIRE :
Syndrome de Sjögren

NEPHROPATHIE INTERSTITIELLE HERIDITAIRE :
maladie de Wilson.
cystinose.
Hyperoxalurie.

NEPHROPATHIE INTERSTITIELLE AIGUE :

Elles sont liées essentiellement à une atteinte toxique directe, soit infectieuse hématogène, soit immuno-allergique du tissu interstitiel.
Elles s’expriment souvent par une insuffisance rénale aigue.
La lésion anatomopathologique caractéristique est l’infiltration cellulaire de l’interstitium rénal, généralisée ou focalisée, cortico médullaire.
Il s’y associe parfois des lésions tubulaires d’intensité variable (allant de l’œdème cellulaire jusqu'à la nécrose).
Les cellules infiltrant  l’intertitium sont le plus souvent : des cellules mononuclées (lymphocytes, monocytes, macrophages, plasmocytes) .
Les cellules éosinophiles, lorsqu’elles sont présentes, le sont en faible proportion, uniquement dans les NIA d’origine immuno allergique.

NIA INFECTIEUSE :

C’est le tableau infectieux septique qui domine.
Selon l’organisme ou le mécanisme en cause, il peut s’agir de d’une
Septicémie à germes banals (E. coli, staphylocoque, streptocoque…….),
Authentique pyélonéphrite,
Leptospirose avec fièvre ictéro-hémorragique.  

NIA médicamenteuse :

Les ATB :
 B lactamines (méticilline).
Ampicilline.
Céphalosporine.
Vancomycine.
Rifampicine et érythromycine.
AINS +++ 

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