L’Agitation

D’Agitation.

Définition :

L’agitation est un trouble du comportement psychomoteur.

Elle peut se définir comme l’expression motrice de l’excitation psychique.

L’excitation correspond a une exaltation, une augmentation d’activité de toutes les fonctions qui participent a la vie psychique, qu’elles soient intellectuelles (cognition), émotionnelles (émotion : réaction interne du sujet a une situation psychique ou motrice) ou comportementales.

C’est une urgence psychiatrique, dangerosité potentielle pour le malade et/ou son entourage.

On distingue 2 types d’agitation :
Il existe des agitations contrôlables (crises réactionnelles)
Et des agitations non contrôlables par le sujet (accès maniaque, délire,…)

Clinique :

T.D.D : Accès maniaque : Psychose aigue.

L’accès maniaque est un état de surexcitation des fonctions psychiques caractérisé par :

Une exaltation de l’humeur a tonalité euphorique (sensation de bien être qui dépasse la normale).
Une accélération des processus psychiques avec fuite des idées : logorrhée.
Une hyperactivité désordonnée (bouge beaucoup)
Une perturbation de certaines fonctions biologiques (accélération des processus biologiques : accélération du métabolisme, boulimie,…)

Le début peut être :

Brutal sans prodrome.
Progressif marqué par :

Une courte phase dépressive.
Une période d’exaltation émotionnelle.
Chez les sujets présentant des ATCD similaires, on retrouve parfois un symptôme signal par exemple : des dépenses exagérés, des démarches inconsidérées, des idées mégalomaniaques,…
Dans tout les cas on note une disparition du sommeil (insomnie).


La période d’état :

Présentation :

Mimique : yeux brillants, physionomie expressive : hypermimie.
Vêture : tenue débraillée et voyante extravagante.
Contacte : excessive familiarité, facile mais superficielle, hypersuntone.
Langage : verbe haut très alaise, logorrhée, propos intarissable, fuite des idées, ludisme, (activité ludique : jeu)

Humeur : (prédisposition affective de l’âme)

Exaltation de l’humeur a tonalité euphorique, optimiste triomphant, pseudo-délire mégalomaniaque (idées de grandeur), sentiment d’omni-puissance et d’omni-science.
Versatilité de l’humeur (passe du rire aux larmes, bouffées d’angoisse ou de colère).
Débordement instinctuel (ses instincts ne sont pas contrôlés par les mécanismes de défense qui normalement répriment), relâchement des censures morales et sociales excitation érotique avec exhibitionnisme.

Cet état contraste avec le comportement antérieur du sujet.

Excitation psychomotrice : agitation, fureur, gesticulation.

Symptômes somatiques :

Excitation métabolique, amaigrissement malgré la boulimie, insomnie sans fatigue, tachycardie, fébricule, hypotension artérielle, déshydratation, soi, diarrhée, sueur…

Les formes cliniques :

Manie simple :

Hyperactivité mal dirigée, exaltation de l’humeur sans agitation ni troubles généraux.

Manie délirante et hallucinatoire :

Délire verbal (mégalomanie, grandeur, mysticisme) c’est un délire congruent c.à.d. expliqué par l’humeur,
contrairement a celui de la schizophrénie ou on retrouve un délire non expliqué par l’humeur.

N.B : délire : idée départagée avec la réalité (le sujet sort de la réalité).

Manie confuse et furieuse.

Manie atypique :

Survient avant 20 ans chez un sujet indemne d’antécédents cyclique personnels ou familiaux,
caractérisé par une agitation furieuse et instable, thymie expansive, présence de signes dissociatives et des phénomènes hallucinatoires (il faut penser au début a la pathologie la plus grave : schizophrénie).
Principaux causes des états d’agitations :

Il faut toujours éliminer une cause organique en 1er lieu.

Intoxication :

Alcool : intoxication aigue, sevrage…
Toxicomanie : amphétamine (cocaïne, héroïne, LSD).
Médicaments : isoniazide, corticoïdes, psychotropes (Sowel : antiparkinsonien de synthèse, utilisé pr la correction des effets secondaires des neuroleptiques c.ad. le syndrome extra pyramidal).
Monoxyde de carbone.

Causes métaboliques et endocriniennes :

Hypoglycémie.
Acidocétose diabétique.
Déshydratation importante.
Insuffisance rénale aigue.
Hypo ou hypernatrémie.
Hypercapnie ou hypoxémie.
Hyperthyroïdie
Hypercorticisme.

Causes neuro-méningées :

Démences.
Hématomes sous duraux.
Crise épileptique temporale.
Confusion post critique.
Méningites.
Tumeurs cérébrales (frontales).
Encéphalite.
HIV.

Causes psychiatriques :

Confusion mentale (pathologie psychiatrique mais 75% des cas est d’origine organique).
Réaction émotive caractérielle (chez les psychopathes).
Hystérie (Classique crise de Charcot).
Psychopathie.
Accès maniaque.
Accès mélancolique.
Episode psychotique aigue (bouffée délirante inf a 6 mois).
Moment fécond d’une schizophrénie.
Accès catatonique.
Dépression anxieuse.
Conduite à tenir :

Apprécier l’état d’agitation et de dangerosité.Si le malade est très agité, il faut faire céder l’agitation avant même d’entamer l’examen du malade (essayer de le calmer : cédater le malade par un tranquillisant, exemple : Valium)

La mesure d’hospitalisation a souvent lieu, alors que l’étiologie n’est pas connue.

Examen clinique :

Bon interrogatoire de l’entourage :
ATCD psychiatriques et somatiques du patient.
Circonstance de survenue et mode de début des troubles.
Le patient prend il de l’HALDOL, des drogues, des médicaments…

Dédramatiser la situation ce qui permet souvent de faire céder ou d’atténuer les comportements de l’entourage ayant provoqué ou entretenant les troubles.

Examen somatique : Indispensable, même s’il est difficile.
                                           Eliminer une organicité sous-jacente (+++).
Signes neurologiques en foyer ou diffus.
Trouble de la vigilance, désorientation temporo-spatiale.
Signes généraux : pouls, T.A, température, poids (amaigrissement…)
Signes en faveur d’une prise de toxique.

Examens complémentaires :
FNS, bilan hydro-éléctronique et d’autres examens en fonctions de l’étiologie suspectée.

Examen psychiatrique : présentation du malade (visage, tenue, propos du malade, délire, angoisse, trouble de l’humeur, comportements bizarres…).

Chimiothérapie tranquillisante :

Agitation modérée, surtout névrotique et anxieuse :

TRANXENE 10 ou 20 mg  (1ampoule en IM renouvelable après une demi-heure).
                                         Ou
EQUANIL     400mg           (1 a 2 ampoules).

Agitation plus importante :
BENZODIAZEPINES par voie intraveineuse par exemple : DIAZEPAM (VALIUM 1 à 2 ampoules en IVD).
On peut aussi utiliser des NEUROLEPTIQUES par exemple : (LARGACTIL ou NAZINAN en IM).

Traitement de l’étiologie :

Troubles névrotiques ou névrotico-réactionnel :
                          ANXIOLYTIQUE et/ou ANTIDEPRESSEUR.

Troubles psychotiques : NEUROLEPTIQUES (ont un effet dépressif).

Agitation d’origine organique : traitement de l’étiologie.

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