Le Coma Hyperosmolaire
Le Coma Hyperosmolaire |
DÉFINITION
Accident métabolique fréquent : 1/3 des comas diabétiques.
s/v chez les diabétiques type 2 (DNID) débilités
Caractérisé par :
Hyperosmolarité plasmatique > 350 m.osm/l
Hyperglycémie > 5g/l
Hypernatrémie > 150 mEq/l
Déshydratation sévère
Peut se voir dans d’autres situations pathologiques (brulures , pancréatites , tous les états de DSH sévères…)
PHYSIOPATHOLOGIE
L’hyperglycémie initiale entraine une diurèse osmotique avec polyurie
En l’absence de compensation hydrique ; une DSH extracellulaire puis globale apparait, avec pour conséquence une hypovolémie et une hyperviscosité sanguine.
La polyurie qui accompagne la glycosurie persiste jusqu'à ce que la chute de la perfusion rénale entraine une oligoanurie
L’hyperglycémie entraine une inhibition de l’insulinosécrétion.
Le taux des ac. gras libres restent augmentés (mais reste inf a celui de l’acidocétose)
L’absence de cétose pourrait s’expliquer par une insulinémie portale suffisante pour dévier le métabolisme hépatique des ac. gras ; par contre les taux périphérique d’insuline sont abaissés.
L’augmentation du glucagon emballe la néoglycogénèse hépatique qui constitue un déterminant majeur de l’hyperglycémie.
CIRCONSTANCES DE SURVENUE
Il s’agit d’un diabétique : - 60aine
- DIND type 2 « mineur »
- Traité par régime seule ou associée a des antidiabétiques oraux.
Cet accident métabolique constitue même la manifestation inaugurale du diabète dans près de ½ des cas
Le coma hyperosmolaire peut survenir a tout âge et dans tout type de diabète ; a chaque fois que la quantité d’insuline est suffisante pour prévenir l’acidose, mais insuffisante pour contrôler la montée glycémique.
Facteur déclenchant :
Facteur de déshydratation (infection ; diarrhée, vomissements, prise de diurétiques)
Facteur hyperglycémiant : comme une agression aigu (nécrose myocardique, AVC, …)
Thérapeutique hyperglycémiante : CTC, tétracosactide, SGH…
SEMIOLOGIE
Prodromes : qui durent qlq jrs à 03 sem.
Polyurie (la polydipsie peut manquer)
Asthénie croissante
B) L’évolution
Troubles de la conscience variables jusqu’au coma dans 25 à 50% des cas
Déshydratation massive globale (extra et intra cellulaire) plus sévère que dans l’acidocétose
Langue ; « rôtie »
Polyurie persiste
Signes neurologiques en foyer (10 à 15% des cas)
Température variable : hypo ou hyperthermie
Troubles digestifs : nausées, vomissements, douleur abdominales.
PAS de respiration de kussmault
PAS d’odeur d’acétone de l’haleine
EXAMENS COMPLEMENTAIRES
Glycémie > 5g/l (en moyenne 10 g/l)
Natrémie : souvent augmentée ; parfois normale ou basse
Osmolarité plasmatique calculée : [(Na + K)×2] + [glycémie] + [Urée]
Normale : 310 m.osmol/l ; L’hyperosmolarité > 350 m.osmol/l
Kaliémie : variable parfois élevée ; mais le déficit potassique est démasqué en cours de traitement.
Insuffisance rénale fonctionnelle : élévation de l’urée sanguine plus que la créatinémie.
Acidose métabolique modérée : liée principalement à l’insuffisance rénale (ph> 7,2 ; bicarb.> 12 mmol/l)
Hémoconcentration : Hématocrite et protidémie élevées
Hyperleucocytose : est habituelle
Ces examens seront systématiquement complétés par :
ECG, souffrance myocardique,
Dyskaliémie
Télé thorax
Hémoculture en cas de suspicion d’infection
EVOLUTION- COMPLICATIONS
Sous traitement :
Evolution biologique : favorable en 04 – 06 h
Par contre l’évolution clinique est plus lente : les troubles de la conscience peuvent persister pendant 48 h voire plus.
Mortalité +++ : 30 à 50 %
Peut s/v dans les jours qui suivent l’accident métabolique ou plus tardivement 2 à 3 semaine
Pronostic initial : difficile à évaluer
Paramètres défavorables : âge, délai de prise en charge thérapeutique, importance de DSH, état Vasculaire préalable.
Ainsi l’Hyperosmolarité ne constitue que rarement une cause de décès ; c’est la gravité de la pathologie sous jacentes en particulier l’infection qui constituent la principale source de décès.
Complications sévères :
Collapsus nécessitant un remplissage rapide (état de choc)
Complications Neurologiques
Hyperviscosité sanguine : thrombose vasculaire
TRAITEMENT : repose sur - une réhydratation massive et rapide
- insulinothérapie
Réhydratation massive : pose 03 problèmes :
Quantité : en moyenne 10 l (6 à 12l) ; le risque de collapsus est majeur.
Qualité des liquides :
Au début : liquide hypotonique
Lorsque la glycémie < 2g/l : soluté glucosé
Rapidité de remplissage :
Les 12 premières heures : 1l tout les 2h
Les 12 heurs suivantes : 1l tout les 3h
Risques à surveiller : œdème cérébral et œdème pulmonaire
En pratique :
02 litres dans les 02 premières heures en utilisant le S.S.I.
à partir de la 3ème heure: sérum salé hypotonique
Les électrolytes :
Sodium : le déficit sodé est considérable mais masqué par la DSH : perfusion de sérum salé.
Potassium : 15 à 20 g de KCL a un rythme de 10 à 30 meq/h (variable selon la kaliémie)
L’insulinothérapie « insuline d’action rapide » : Umuline*, Actrapid*
05-10 U / h en IVD à la seringue électrique jusqu’à la baisse de la glycémie < 1.80g/l
puis en s/c toutes les 06h + SGI
Les autres mesures thérapeutiques :
ATB : infection
Héparinothérapie préventive (thrombose)
Soins de nursing
PREVENTION
Chez une personne âgée en situation d’agression médicale aigue qu’elle soit diabétique ou non permettent d’éviter la plupart des comas hyperosmolaires
Maintien d’une réhydratation correcte
Surveillance de la diurèse
Contrôle de la glycémie capillaire
Etre attentif aux médicaments prescrits
Chez les DT2 âgés dont la glycémie > 2.50 g/l sous SGH, prescrire une insulinothérapie.
Commentaires
Enregistrer un commentaire