L’amylose


Introduction :
Définition :
L’amylose est caractérisée par des dépôts d’une substance protéique anormale dite amyloïde, définie par :
ses affinités tinctoriales
son ultrastructure fibrillaire
sa configuration spatiale en feuillet bêta plissé.
Historique :
En 1954 virchow a donné le nom d’amylose à cette substance cirreuse qui prenait la même coloration violette que l’amidon au contact d’une solution idodée et cette dénomination a été conservée malgré la reconnaissance de sa structure protéique.
Conséquences :
La surcharge amyloïde est irréversible et elle peut infiltrer tous les tissus. Elle va progressivement vers
l’étouffement des structures normales et conduire à la perte fonctionnelle de l’ensemble des organes atteints.

Intérêt de la question :
bien que rare, l’affection est souvent fatale à +/- long terme.
Pathogénie : non complètement élucidée, bien que des progrès ont été accomplis pour définir l’amylose et ses différentes variétés
Dg + => est anatomo-pathologique

Ultra-structure de la substance amyloïde (ME)
Aspect fibrillaire très caractéristique.
Les différentes variétés d’amylose sont essentiellement constituées de :
fibrilles linéaires enchevêtrées de longueur variée et de 7,5 à 10 nm de diamètre
le composant P constant , représente 10 à 15% de la substance amyloïde correspond à un bâtonnet de 9 nm de diamètre.

Aspects macroscopiques :
Peut toucher tous les organes : en particulier : foie, rate, rein, cœur et la TD
Sa traduction macroscopique varie en fonction de son importance :
Amylose mineure : aucune lésion macroscopique.
Amyloses systémiques pluriviscérales importantes : les organes sont :hypertrophiques teints en pale et de consistance ferme, élastique.
TS : tissus ont un aspect lardacé, cireux, dus à une substance luisante translucide et pâteuse
Peut prendre un aspect de nodules blanchâtres réalisant par exemple l’aspect de râte SADOU
amylose localisée : peut réaliser des lésions pseudo-tumorales notamment au niveau du larynx et de l’arbre trachéo-bronchique.
Caractéristiques histologiques :
Le diagnostic formel d’amylose est anapath, et doit porter préférentiellement sur les organes cliniquement atteints.
Compte tenu du risque de Bx rénale et hépatique ou myocardique, la biopsie rectale est classiquement indiquée et permet le Dg d’amylose dans 75% des cas  surtout si elle intéresse les vaisseaux de la sous-muqueuse.
Histologie :
dépôts extracellulaires amorphes, homogènes, de teinte rose pale.
L’infiltrat est interstitiel et souvent vasculaire.
L’amylose se dispose le long des membranes basales  et des fibres réticuliniques.
Lorsqu’ils sont abondants, les dépôts amyloïdes réalisent des travées, nodules ou des plages mal-limitées.
Généralement il n’y a pas d’infiltrat inflammatoire mais une réaction macrophagique à cellules géantes peut s’observer dans :
les amyloses pseudo-tumorales
stroma amyloïde de certaines tumeurs : CM thyroide ; carcinome baso-cellulaire.
Certaines colorations histo-chimiques permettent d’affirmer la nature amyloïde des dépôts :
rouge congo (++ )
rouge sirus   (=> ces 2 coloration donnent une bi-réfringence spécifique verte et jaune en lumière polarisée)
thioflavine T : fluorescence verte en lumière ultra-violette ( sensible mais (-) spécifique que le rouge congo)
typage immuno-histochimique :
l’utilisation d’Ac dirigés contre la proteine AA : permet de localiser les dépôts d’amylose II et de la maladie périodique
de sérums immuns reconnaissant le composant P et différentes proteines amyloïdogènes comme la B2 microglobuline accumulée chez les hémodialysés chroniques.

Diagnostic différentiel :
Elle doit être différenciée d’autres dépôts tissulaires eosinophiles :
fibrine                               (congophilie -)
nécrose fibrinoide            (congophilie -)
dégénérescence élastoide (congophilie -)
collagène
hyalinose (aspect différent à l’HES)
dépôts de chaînes légères dans la maladie de RANDALL (congophilie -)

Caractéristiques anatomo-cliniques :
L’identification des différentes variétés biochimiques de la substance amyloïde à permis de définir une classification étiopathogénique des affections amyloïdes
Si la distribution de l’amylose est ubiquitaire, des corrélations ont été établies entre les circonstances étiologiques et la topographie anatomique des dépôts amyloïdes grâce aux études nécropsiques :
Amyloses systémiques multiviscérales :
L’amyloïde AL (amyloid light chain protein) :
Elle correspond aux :
Amyloses associées aux myelomes ou aux proliférations lympho-plasmocytaires.
Amyloses primitives idiopathiques.
Les dépôts protéiques sont issus de la portion variable des chaînes légères (kappa) et surtout (lambda)
Distribution : préférentiellement artério-cardio-digestive.
La protéine AA (amyloid A protein)
Amyloses secondaires à :
processus inflammatoires, infectieux chroniques ou néoplasiques ;
amyloses familiales
Dérive d’un précurseur sérique lipoproteique le SSA (sérum amyloid A) qui s’élève au cours de l’inflammation.
Distribution hépato-spléno-rénale
Atteinte rénale
Présente dans 70% des cas des amyloses AA
Elle réalise des dépôts capillaires sous endothéliaux et mésangiaux
Aboutit à une insuffisance rénale
Atteinte hépatique :
Atteint la paroi des vaisseaux portaux et les espaces de DISSE
Atteinte splénique
Infiltration diffuse ou nodulaire
Amylose AH des hémodyalisés :
le précurseur est la (2 microglobuline
dépôts articulaires et osseux
responsable du Sd du canal carpien (infiltration du ligament antérieur du carpe)
Autre type d’amylose :
Amylose cardiaque ou systémique ou sénile
Neuropathie familiale systémique.
Amyloses localisées :
Amylose cérébrale :
Retrouvée dans la maladie d’Alzheimer.
Les dépôts amyloïdes responsables de plaques séniles, dégénérescence neuro-fibrillaire, angiopathie congophile.
Autres dépôts amyloïdes localisés :
Arbre trachéo-bronchique et sphère ORL
Stroma amyloïde du Kc médullaire de la thyroïde
Amyloses cutanées.

Evolution :
Les substances amyloïdes sont insolubles, les dépôts sont irréversibles et entraînent l’étouffement des structures normales.
Le plus souvent l’évolution est fatale, entraînant le décès par insuffisance cardiaque ou rénale.

Traitement :
insuffisance rénale => transplantation rénale
le trt de la maladie prédisposante peut => régression de l’amylose.
Il n’existe pas de trt spécifique : on utilise
Colchicine
Chlorambucil (drogue cytostatique)
Eviter les corticoïdes qui accélèrent les dépôts amyloïdes.

Conclusion :
l’amylose n’est pas une maladie en elle même, mais la conséquence d’affections très diverses.
Bien que rare, elle est fatale à +/- long terme.
L’anapath a un rôle essentiel dans le diagnostic + de l’amylose et de nombreuses recherches tendent de mieux comprendre la pathogénie de l’amylose afin de trouver des approches thérapeutiques qui restent très limitées actuellement.            

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